Le 16 Juin 2022, Multi’form nous emmène à Lille visiter le Vieux Lille et le Palais des Beaux Arts . Nous partons, 47 adhérents, comme d’habitude de Le Cateau, Caudry et Cambrai entre 7h30 et 8h dans un bus conduit par Roger notre chauffeur préféré . La journée s’annonce ensoleillée et même chaude puisqu’à 7h30 le thermomètre du bus indiquait déjà 18°C.
Pendant la route, Hervé nous partage en 2 groupes : le groupe bleu piloté par Joël et le groupe jaune piloté par Hervé.
Très vite sur l’autoroute nous sommes confrontés à des bouchons et une circulation intense faite de 2 files de milliers de camions. Finalement nous mettons 2h pour faire 80km !! Pour éviter d’arriver en retard à notre lieu de rendez-vous, nous n’avons pas d’arrêt pipi, ni le croissant, ni la bouteille d’eau. Enfin, nous arrivons vers 9h30 au terme du voyage c’est à dire en face de l’office du tourisme. Là nous dégustons notre croissant et nous nous désaltérons en prévision de la chaleur à venir.
Deux guides nous attendent sur la place Rihour. Notre groupe jaune est pris en charge par la guide Stéphanie et là, elle nous montre le palais Rihour reste d’un palais qui fut construit au XVè siècle par les Ducs de Valois-Bourgogne. Ce qui reste de ce palais est aujourd’hui occupé par la banque Crédit du Nord.
Nous partons ensuite sur la Grand’Place, place du Général de Gaulle.
Jusqu’avant le règne de Louis XIV , Lille était sous la domination des Espagnols et des Bourguignons. Au XIIIè siècle , cette Grand’Place, était un site occupé par les eaux de la Deûle et un marais. Le passage des cavaliers et des marchands a rendu ce site boueux qu’il a fallu asséché Cela a permis une activité commerciale sur le marché de Lille. De nombreux bâtiments de style flamand se sont construits au fil des siècles. Stéphanie, notre guide, nous en donne de nombreux détails sur les plus importants.
Le plus ancien bâtiment est la Vieille Bourse construit en 1653 . C’est un bâtiment quadrangulaire composé de 24 demeures identiques avec une cour intérieure rendez-vous aujourd’hui des bouquinistes et des touristes ( nous n’y entrerons qu’en fin de matinée). Son architecture est de la Renaissance flamande où se mêlent matériaux, couleurs et décorations : guirlandes de fruits, cornes d’abondance, corps sculptés, pilastres.
Sur un autre côté de la place, on voit le bâtiment imposant du journal « La Voix du Nord ». Construit en 1936, son fronton, en pas de moineau, s’orne d’un groupe de 3 statues d’or représentant la Flandre, le Hainaut et l’Artois. Chaque ville, qui a sa propre édition, a son blason gravé sur la façade. J’ai repéré celui de Cambrai !
Attenant à la Voix du Nord, existe un autre bâtiment, à l’architecture classique construit en 1717 en pierres blanches et grès : c’est la Grande Garde devenu ensuite le Théâtre du Nord.
Au centre de cette place se dresse la Colonne de la Déesse. Elle représente l’héroïsme des Lillois durant le siège de la ville en 1792.
Et quelque part sur cette place, la guide nous montre une plaque sur laquelle est inscrit « Vestiges du premier pavage de la place ( siège du marché au Moyen Age) début du XVè siècle » et en effet on peut voir à côté de cette place quelques grès de cette époque .
Puis, nous nous dirigeons vers la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de la Treille. Elle a été construite sur l’ancienne motte castrale. Sa construction, de style néo-gothique, s’est étalée sur 150 ans, de 1856 à 1999, dû à des difficultés de financement des travaux. C’est en 1999 qu’a été déposée sa façade moderne faite de 110 plaques de marbre portugais de 28 mm d’épaisseur. De l’extérieur, l’entrée est de couleur blanche mais à l’intérieur avec le soleil couchant nous voyons une couleur orangée.
Pourquoi Notre-Dame de la Treille ? Ici le treille n’est pas le raisin mais une grille de fer forgé qui permettait d’attacher les vœux des fidèles. A l’intérieur, on peut voir la maquette, assez imposante, du projet qui avait été mis en œuvre en 1853. Puis, nous sortons par le portail sud richement sculpté.
Nous nous dirigeons ensuite vers la place aux Oignons. Cela n’a rien à voir avec ce légume . C’est tout simplement la déformation de Dominium ( donjon en latin) difficilement prononçable par les gens du cru ! Au XVII è siècle, ce quartier abritait des maisons cossues où habitaient des artisans, des tisserands, des marchands. C’était l’axe Nord Sud de la ville. Mais les rues étaient étroites. Alors les bourgeois se sont expatriés vers l’extérieur pour agrandir la ville . Dans ce quartier délaissé par les bourgeois, on a vu arriver des miséreux puis au début du XXè siècle des émigrés portugais puis des Maghrébins. Le quartier est devenu un coupe-gorge. En 1976 Pierre Maurois a voulu restaurer ce quartier et en 1980 les maisons délabrées ont été reconstruites à l’identique. Aujourd’hui le quartier a retrouvé son activité et sa splendeur avec de nombreux commerces, bars et restaurants.
Puis, nous nous dirigeons vers l’hospice Comtesse. C’est l’ancien hospice lillois du XVIIè siècle. C’est Jeanne Comtesse de Flandre qui en a décidé la construction en 1237. Il était réservé aux malades pauvres et aux pèlerins. Un incendie le détruit. Il est reconstruit en 1468 . Un nouvel incendie en 1649 le ravage à nouveau mais il est reconstruit à nouveau. C’est dans ce nouvel hospice que nous entrons par un passage couvert d’ogives en briques et aux nervures de pierres blanches. Il est devenu musée en 1962. Dans la cour trônent deux serpents faits de matériaux gonflables qui font partie de l’exposition Utopia que l’on peut observer dans Lille. Nous entrons dans une cuisine carrelée contenant aussi des personnages faits de fruits et de légumes. Cette cuisine évoque l’intimité d’une cuisine flamande du XVII è siècle avec ses murs recouverts de carreaux de faïence bleue. Dans cette cuisine, religieuses et cuisinières préparaient les repas de la communauté et des malades. Au fond une vaste cheminée permettait la cuisson des repas et le fumage des viandes et des poissons dans deux fumoirs situés au-dessus.
Nous passons ensuite dans le réfectoire où les religieuses s’attablaient pour prendre leur repas en silence pendant que l’une d’elles lisait des passages de la Bible. Sur la table dressée, nous voyons de petits personnages faits de fruits et légumes
Nous entrons ensuite dans la salle de réception où les religieuses recevaient les anciens malades . Sur un des murs on peut voir des ex-voto : peintures représentant des enfants qui avaient été soignés et guéris dans cet hospice . On peut voir aussi un portait de Jeanne de Flandre.
Nous arrivons ensuite dans la pharmacie. C’est la reconstitution d’une officine du XVIIIè siècle où le soin du corps consiste en des mesures d’hygiène, une réalimentation, le nettoyage et le pansement des plaies et la prescription de médicaments à base de plantes cultivées dans le jardin de l’hospice et conservées dans des pots pharmaceutiques en faïence bleue. On peut même y voir un lavabo en grès pour le nettoyage des mains.
Nous montons à l’étage dans ce qui était le dortoir. Aujourd’hui sont exposées des œuvres anciennes rescapées de nombreux bâtiments anciens et détruits.
Nous repartons dans la ville vers notre restaurant. Au passage la guide nous montre des façades de briques et de pierres jaunes dans lesquels sont fichés des boulets de canon et même un sein de femme qui était le logo d’un magasin de lingerie féminine. Nous passons devant « l’huitrière », restaurant de produits de la mer racheté par Louis Vuitton. Sur sa façade un joli décor de mosaïques représente poissons et crustacés.
Nous passons devant le beffroi de Lille, l’opéra. Au passage, nous voyons les petits personnages verts de Utopia.
Puis, nous traversons la vieille Bourse. Nous entrons dans la cour intérieure formée de 4 galeries couvertes soutenues par des arcades sculptées qui sert maintenant de rendez-vous des bibliothécaires et des touristes. Malheureusement il est plus de 12h, tous les stands sont couverts. Au centre de cette cour on peut voir un tronc d’arbre en pierre, une autre œuvre d’art moderne qui a remplacé la statue de Napoléon Bonaparte.
Nous arrivons au restaurant « l’Omnia » où nous sommes attendus. Nous mangeons :
◦ l’apéritif : un kir ou une boisson non alcoolisée
◦ l’entrée : deux tranches de saumon fumé et deux toasts
◦ le plat : du bœuf vigneron et des frites
◦ le dessert : une tarte au sucre
◦ la boisson : vin blanc, vin rouge, eau plate ou pétillante, café
Le tout est copieux et bon.
Vers 14h30, nous nous dirigeons vers le Palais des Beaux Arts.
Une autre guide nous prend en charge et nous entraîne vers la galerie des peintures. Elle nous arrête devant une Descente de Croix de Rubens et elle nous en fait une description en long en large et en travers pour nous imprégner de la grandeur de l’œuvre!!! Elle fait la même description pour les 5 autres œuvres que nous avons regardées : Médée furieuse de Delacroix, le temps dit les vieilles de Goya, Bélisaire demandant l’aumône de David, l’après-dînée à Ornans de Courbet et le Parlement de Londres de Monet.
Nous allons ensuite dans la galerie Rodin où la guide nous décrit la sculpture la grande ombre.
Puis nous descendons au sous-sol plutôt sombre vers la quinzaine de plans-relief des villes fortifiées du Nord de la France et de Belgique. Nous nous arrêtons devant celui de Lille. Il avait été dérobé, avec les autres, par les Prussiens en 1915, mal entreposé, récupéré en 1948 et nettoyé au laser. Pour l’instant, il est encore disposé sur plusieurs tables non rejointes. Tous ces plans-reliefs, à l’échelle 1/600, des villes fortifiées par Vauban ont été commandés par Louis XIV en 1740. J’ai aussi regardé celui de Avesnes-sur-Helpe ville fortifiée.
En sortant du Palais nous sommes frappés par la chaleur ambiante. Nous repartons ensuite vers le bus. Nous passons à côté d’un plan d’eau avec des jets d’eau assez rafraîchissant. Dans ce plan d’eau on voit 3 monolithes de pierre grise.
D’après Monique Denimal nous aurions parcouru 5km500 pendant la journée. Pas étonnant que le siège du bus soit le bienvenu !!
Vers 17h30, nous repartons. Le thermomètre nous indique 30°C.
La sortie de Lille se passe mieux que l’arrivée du matin. Nous pouvons nous arrêter à l’aire de Phalempin pour y déguster nos bulles bien fraîches.
Puis nous reprenons la route tranquillement toujours sous le soleil. A 20h tout le monde devait être rentré chez lui content de cette belle journée enrichissante
Article de Denise DEBOURGIA et photos de Claude LEVEQUE