HIRSON-ANOR

Multiform’ – Compte-rendu de la randonnée pédestre du 26 juillet 2024 rédigé par Mme Josiane Langlet.

Le jeudi 26 juillet 2024, 58 marcheurs participent à la sortie pédestre HIRSON – ANOR. Les départs proposés en car sont Cambrai, Caudry et Le Cateau. Après une bonne heure de route, c’est l’arrivée à 9h15. 3 groupes se forment comme à l’accoutumée (9 km, 6 km, 3 km).

Le soleil darde ses rayons, le beau temps est au rendez-vous. Nous sommes en Thiérache à quelques kilomètres de la Belgique.

Avant de commencer la marche proprement dite, un petit détour savamment programmé nous amène dans un lieu idyllique, le bruit d’une cascade se fait entendre, c’est la cascade de Blangy : ici l’Oise fait un bond de géant dans un dénivelé de plusieurs mètres. Chacun s’émerveille à tel point que sa photo devant ce paysage enchanteur est un incontournable. Nous reprenons le bus pour commencer notre randonnée du matin dans la forêt municipale en direction d’Anor. Le sentier d’abord large devient vite un passage étroit, nous marchons en file indienne sur des schistes humides, attention aux racines des arbres à l’affleurement. Nous longeons l’Oise bordée de graminées. L’eau est claire, les rochers indiquent une profondeur très faible. L’endroit est frais et agréable, et sent bon l’humus. Le sous-bois est dense, nous frôlons les branches des arbustes : les mousses s’y développent aisément, les lichens abondent, un indicateur incontestable d’un air très pur. L’Oise étincelle dans ces sous-bois mystérieux peuplés de fougères, de hêtres, de charmes, de frênes. La marche se poursuit jusqu’à l’orée du bois que nous longeons, éblouis par le soleil. Nous abandonnons l’Oise en tournant sur notre gauche. Nous voici entre le bois, des prés et un peu plus loin un étang. Avant d’arriver à cet étang du « Pas Bayard », René nous conte à sa manière son origine. En voici un aperçu dans un contexte historique. Charlemagne convoitait le cheval magique Bayard de Aymon, son chevalier. Ses quatre fils refusèrent de céder Bayard. Ils s’enfuirent à quatre sur le cheval. René dit que le cheval s’allongeait en fonction du nombre de personnes… Charlemagne les poursuivit. Lorsque Bayard s’élança, cela bouleversa la géographie des lieux. En un premier temps, un étang s’est formé.

Cet arrêt éducatif a permis le regroupement spontané des marcheurs. La marche reprend dans une sente jusqu’à la traversée en toute sécurité d’une route. A cet endroit, nous entrons dans une rayonnante clairière en fer à cheval de roches rouges appelée « le  Pas Bayard », encore une frasque du cheval. René explique que cette clairière était d’abord propriété privée, elle a été rachetée par la ville d’Hirson située à 4 km pour en faire un site d’escalade.

Avec l’impression du déjà vu, je m’approche de ces blocs de 10 à 15 mètres de haut, et soudain le déclic : je me rappelle que j’y suis déjà venue il y a plus de 50 ans. J’étudiais la géologie des Ardennes. En effet la propriété alors était bien privée, exploitée pour ses grès rouges et ses schistes rouges, nous étions passés sous les fils de fer barbelé. Le mur d’escalade n’existait pas encore. Il est ancré dans le gros bloc de conglomérats à gauche de la carrière. Bien d’autres roches différentes sont visibles pour l’œil expérimenté (Les professeurs Jean Dercourt et Jean-louis Mansy me les avaient fait découvrir) : les phyllades, l’arkose, les quartzites. Cette zone d’Hirson – Mondrepuis – Anor se situe en bordure du synclinal de Dinant (B). Les Ardennes faisant partie des vieux massifs français (V hercynien), à la faveur des érosions, des poussées tectoniques, les roches ont été remaniées, désagrégées et ont subi les métamorphismes. Ainsi de nouvelles roches se sont formées.

Quittant « le Pas Roland », nous prenons la direction du village d’Anor. Encore une belle côte, un plat puis une jolie remontée vers l’église, et nous serons arrivés. Au passage les guides nous font remarquer les rénovations des maisons. Les toits sont couverts d’ardoises, les maisons sont construites en grés rouges, matériaux du sous-sol. Certaines fenêtres et portes ont un encadrement en pierre bleue ce qui est typique de l’Avesnois. Anor est un charmant petit village, les rues ont des noms évocateurs des activités du passé :

  • Rue de la vieille verrerie
  • Rue de la forge neuve
  • Rue de la papeterie
  • Rue de la carrière.

La rue du Milourd porte le même nom que l’étang le plus connu d’Anor.

Quatorze forges au XVIème siècle ont fait l’histoire d’Anor, et trois verreries ont fonctionné jusqu’en 1820.

Nous voici arrivés au cœur d’Anor, les trois groupes se rassemblent dans la salle proche de l’office du tourisme.

Avant de se substanter avec notre repas tiré du sac, nous levons notre verre à l’amitié, un apéritif offert par Multiform’. Après le repas, nous repartons en bus pour un après midi de marche et de détente.

La marche est de 3 à 6 km, les non-marcheurs sont conduits directement sur le site d’arrivée.

Déposés aux abords de la commune de Fourmies, nous suivons la zone fléchée par nos guides lors de leur reconnaissance du parcours. Cette zone est d’abord résidentielle, à droite, à gauche, et à droite, on y est. A partir de ce sentier, c’est la forêt domaniale de Fourmies, régie par l’ONF (Office National des Forêts). De grands panneaux indiquent les aménagements de la forêt. Bien entretenue, la forêt est un lieu protégé. Les bois sont régulièrement coupés, il est noté que leur ramassage est interdit. Nous sommes aussi dans un domaine de chasse réglementé par l’ONC (Office National de la Chasse).

Nous suivons le sentier rectiligne et assez large, percé dans la forêt, appelé « laie ».

Les arbres les plus hauts sont des chênes. Les charmes, les frênes, les érables, les aulnes donnent une sensation de fraîcheur. Les hêtres sont nombreux et caractérisent la futaie de l’Ardenne primaire. Sur la gauche, nous devinonsentre les arbres un premier plan d’eau. On en comptera quatre. Ce sont les étangs creusés par les moines de Liessies. Ces réserves d’eau étaient utilisées pour les moulins à grains de Fourmies au XVIIIème siècle.

Au beau milieu de la forêt, une chapelle dédiée à ND des Bois attire notre attention. Elle semble très fréquentée. Nous nous arrêtons aussi pour nous désaltérer, les bancs qui lui font face sont les bienvenus. Nous longeons encore un étang où des amateurs de pêche s’adonnent à leur passion. Un écriteau indique qu’il s’agit du biotope de carnassiers avec la photo d’un brochet. Nous débouchons sur une aire de jeux bien bondée. Des cris d’enfants se font entendre sur une plage gardée, une tyrolienne passe au dessus de l’étang, les sports nautiques sont nombreux : pédalos, canoës, bateaux. La lumière nous éblouit car on vient de quitter la forêt. Nous arrivons sur l’aire de jeux, lieu dit « l’étang des moines ».

Notre randonnée pédestre touche à sa fin. Nous profitons durant une heure de la vue exceptionnelle de la base de loisirs, et bon nombre d’entre nous vont s’attabler dans la zone de restauration rapide. Une boisson, une gaufre, une glace, c’est selon les envies en attendant le retour, et… pourquoi pas des saucisses et des frites. L’air de la forêt ça creuse. Avant de repartir, la traditionnelle photo est prise.

Compte rendu de LANGLET Josiane

Photo de DEMUYTER Michel

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